COMÉDIEN Redjep Mitrovitsa L'ineffaçable
REDJEP MITROVITSA L'INEFFAÇABLE
REDJEP MITROVITSA CET INTERVALLE DE VOUS DE (LUI)T
OPIUM IL FIXAIT LES MIRACLES SUR UN SIMULACRE DÉRIVÉ
DANS L’ANTRE DU NOIR AU GRAND PARQUET, le décor se signe sur l’obscurité. Et dans ce silence, il y a le bruit du monde. Opium écrit par Ezéquiel Garcia-Romeu d'après Baudelaire s’offre à notre regard et nous invite à la tentation de l’écoute interprétée par Redjep Mitrovitsa qui aux confins de ce sens aigu de l’intime dissout l’interférence des brumes artificielles. Ainsi la voix porte cette ressemblance essentielle qui efface les limites, Réconcilié. Réconciliation éphémère à toujours retisser. La poussière, le souffle, l’éternité d’un opium suspendu qui laisse trace de la rencontre entre un geste et un état. Échappant à la fureur d’un cri recommencé. Redjep Mitrovitsa tente ce passage estampé en quête d’accueillir cet enfouissement, où l’opium trouve un destin tout en protégeant ces crevasses d’un acte accidenté. Celle d’un être qui nous échappe sur la pliure et la distance de la lumière qui en révèle l’incidence sacrée. Dans un univers où la magie des mots signe l’apparence d’une terre habitée sur l'intervalle. Les marionnettes de Ezéquiel Garcia-Romeu dont le visage porte des traces fluides comme une discrète menace ; Surgit cette voix qui invite au passage d’un art qui relie le jeu, le Texte, le Sens, le Savoir, la Force, l'Artifice, la Fuite et la Turbulence… Comme une résistance celle-là même du survivant. Il fait signe, de taire l’insolite artificiel, longtemps considérée comme l’obscure traversée d’une altérité transversale. Sous nos yeux, cette immense évidence ininterrompue, laisse filtrer l’inspire et la passion de cette voix sous le murmure, l’air subtil, la révélation des reflets sur des adieux éternels… © Camille Rochwerg GRAND PARQUET AVRIL 2010 Opium Création Redjep Mitrovitsa - Ezéquiel Garcia-Romeu. Texte : Baudelaire Mise en espace, Scénographie et Marionnettes : Ezéquiel Garcia-Romeu Avec Redjep Mitrovitsa, jeu Ezéquiel Garcia-Romeu, marionnettes
REDJEP MITROVITSA À L'AUBE SUR L'ENVOL GARE AU THÉATRE
REDJEP MITROVITSA À L’AUBE SUR L’ENVOL DU SILENCE DES OISEAUX
IL EST 5 HEURES DU MATIN REDJEP MITROVITSA TRAVERSE L’ÉVENTAIRE DE CE GOUFFRE ET DE CET IMPOSSIBLE
Bruit d'un rien, d’un silence où se glisse les oiseaux. Abrités par l’inertie d'un ciel pétrole, le passage des trains, accueille la lecture ce matin du texte écrit par David Léon. Un jour nous serons humains Le premier mot de cette traversée fut L’ENVOL. D'une conscience fertile, s’est infiltrée la distance si grande d’un écueil. De ce cri, de cette horde de l’envol, du silence de ces hommes éliminés là et puis finalement déverser face au paysage…Stopper net là. Ils sont engloutis par cette lointaine contrée si inhumaine " qui bruisse. Là…". La lumière excessive, du lever du jour s'invite à converser avec les bruits de ce tunnel, là ou tout s'invite. Là, où s'inscrit la résonance d'un instantané sur la vie immuable et non préservée. Le texte se grave sur ce déraillement qui porte la voix de ce corps et de ces âmes foudroyées. Qui fixent sur ces visages, ces regards atteints d'une pensée si impossible. Qui resteront souvent vides de ce monde. Emplies parfois de bribes de mots incertains de répétitions presque insensibles. Justes et laissant apparaître la surface imperceptible d'une intimité, d’un entrelac, d’entre les murs "pour qu’un jour ces visages pour qu’un jour notre monde puisse naitre. D’une réponse aléatoire qui survolerait enfin sur les brisures, le sursaut d’un réveil, de ces vies enfin isolés sur ces trottoirs qui deviendraient irrésistiblement humains. Mêlant les ciels invisibles auréolés d'horizons et de terre ou s’engouffrerait le vent jusqu’à l’anéantissement d’une séparation. Si seulement, c’était le récit de notre monde. En train de naître Interceptant ces regards célébrés par le vide enfin célébré Face à l’inouï Ce lien d'immanence si absent. S'est absenté... © Camille Rochwerg le 26 Juillet 2020. Sur l’invitation de Yan Allegret et Diane Langrot de rejoindre GARE AU THEATRE POUR UN FESTIVAL D’ÉTÉ 6 JOURS 5 NUITS du 21 au 26 Juillet 2020
HERVÉ GUIBERT L'INSCRIVAIT AINSI Je ne peux pas dire que je t'aime, je peux seulement dire que j'ai envie que nous nous aimions UNE PENSÉE SI PARTICULIÈRE POUR CES RENCONTRES AVEC Redjep Mitrovitsa et MONI GRÉGO. OUI la force, la sublimité des Lumières, du plateau, la résonance d'un texte. La projection et la réverbération des mots. L'ampleur Magnifié, le regard porté sur l'autre. L'instant fragile. L'atteinte oublié, L'absence éparpillé de ce monde.... JE REGARDE et J'ÉCOUTE CET INTERVALLE de VOUS de LUI(T).... Cette Lueur de l'enfer si Imperméable/ SI PERMÉABLE. © Camille Rochwerg le 1 Janvier 2016
D'UN HIVER ÉPARPILLÉ DE LUEUR ET D'ENFER TEXTE ENVOYÉ EN L'AIR PAR LE THÉÂTRE de Redjep Mitrovitsa. Au commencement, il y a le trouble et tout de suite suit le texte. Un continent étranger et la mer, avec pour notre repos précaire, quelques atolls hospitaliers. Sans se lasser, on va au bain, chercheur d'or péniblement perdu dans sa tâche. On tamise, on tamise jusqu'à recueillir de rares poussières. On est Odysséens face à une armée de phrases debout, écrasantes, baignées de soleil, riches d'insondable, pures, délestées... Là rien que des pépites et plus un gramme de limon. Des mots, une avancée parfaite qui se suffit, en apnée, en apesanteur, comme jamais. Ni besoin de descendre ou de ré-espirer. Tels NIJINSKI, évaporé au centre de son bond. D'ailleurs, on le raconte: On dit qu'un jour il a sauté et qu'il a disparu, simplement... Plus simplement, paraît-il, il aurait gommé sa chute du regard des spectateurs, à l'aide d'éclairages appropriés et de rideaux, la déviant dans une trajectoire invisible à l'oeil nu. Et n'y a t-il pas de cela dans la représentation théâtrale-fille du trouble et du texte-: Un art de tricher avec la chute? L'art de nous faire croire que les phrases peuvent culminer dans leur élan et disparaître? Que les mots entendus, jamais plus, désormais ne retomberont sur leurs pattes, qu'ils voguent dans l'espace qui leur est donné: Celui qui va de la bouche à l'éternité d'un seul trait, net. Texte écrit par © Moni Grégo pour les lectures des Commandos Vivaldi intitulé Les Sentinelles
L'INDISCRÉTION D'UN ÉLOGE
LE PONT AU THÉATRE DU COLOMBIER À BAGNOLET
AU BORD DES MONDES
Éphémère, dont on déplore l'issu d'un personnage infini affecté qui se trouve lié à s'offrir la dureté d'un fil tranchant à vif sur une fissure désagrégée. Jusqu'à laisser la poussière d'un mur emmuré faire appel à leurs regards qui déjà interceptent l'interstice d'une fracture aimée. Foulant ainsi le sol ébruité de silences d'où s'étreint le secours désormais d'une longue sente d'amour dont on prend l'habitude de se tenir par le secours d'une grâce suggérée dans ce présent d'espace et de lumière. Ici force aux images qui s'investirent vers la démesure d'un précipice.Force incarnée touchant au purgatoire, éclipse délicate qui infiltre le sens fertile d'une méditation en ruptures d'apparaître presque à l'horizon funèbre d'un silence d'acteurs en cours d'une distance déjà détruite. Là, se tient l'irrévérence d'une fêlure où résonnent les seuils nomades altérés. D'où naît l'insaisissable dignité, la violence et la peur qui semble s'effacer de si peu de traces pour une errance fertile. Seule évidence LE PONT, L’irréversible liberté d’une traversée. © Camille Rochwerg le 14 Mars 2018 LE PONT Adaptation et mise en scène Simon Pitaqaj D'après Le pont aux trois Arches de Ismail Kadaré Traduction Jusuf Vrioni Avec Redjep Mitrovitsa Arben Bajraktaraj Cinzia Menga Collaboration en dramaturgie Jean-Baptiste Evette Travail corporel Cinzia Menga Scénographie Simon Pitaqaj Lumières Franz Laimé Création sonore Cyrille Métivier
IL NE FAUT PAS CONNAÎTRE LES SECRETS d'un artiste, dit la rumeur, alors, ils n'agiraient plus. Mais lorsque s'entend et apparaît Redjep Mitrovitsa, la rumeur s'évapore. Les secrets de l'acteur, voilà que suspendu dans sa propre condensation, il me les offre, léger... Je les goûte et je fonds à leur contact délicieusement embué de candeur angélique... Mais quel froid me surprend et quel feu me consume? Une rigueur inattendue fend l'air, broie le noir, coupe à l'arme blanche la nuit du rêve enfantin... Je vibre d'on ne sait quel tremblement qui saisit la salle entière et chaque corps à la fois, cible par un mot droit, un regard d'aigle, une grâce penchée du cou, du cou-de-pied... Retournement, au large, du sol au cintres, de l'envol à la chute, en prince aliéné, il soulève la scène et couronne, à la pointe, chaque perception, de son sourire de miel irrépressible, et qui gagne tout... Ce soir, dans ce théâtre, voyez comme brillent l'absence, la trace, l'or des mots. L'orfèvre est passé, là, laissant comme un bijou, scellé au coeur de chaque spectateur. Texte adressé à Redjep Mitrovitsa à propos du Journal de NIJINSKI par © MONI GRÉGO
AU FIL DE SURSAUTS DE CONSCIENCE, d'éclats de regards, un instant nous happe... Et la mémoire s'ouvre... À peine prononcé l'ébruitement des ombres se déplie de l'apparence. L'instant se déchire d'un instinct sur l'autre. Plus loin, ce qui tremble d'évidence, c'est ce fragment de page en page sur le fil d'un miroir... Ce double des ténèbres... Cet invisible traversé de l'apparition. Cet égarement brutal... Cette certitude de la perte et du double confondu d'une nécessité de vivre... Au fil d'invisibles miroirs d'instants, les sonorités jaunissent dans les livres sans que personne n'y voie autre chose qu'un achèvement comme un oubli de la rencontre elle-même. Par quelle effraction virtuelle des mots se joue cette représentation sensible, étrangement silencieuse de par-être de vivre.... Au fil de l'altérité et d'une ressemblance, de la pénombre, il sort traversé de cet équilibre dansé et signe cette arabesque de lumière en noir et blanc sur la vie... De part et d’autre, l'un de l'autre alors s'éternise sur le silence... Pour laisser surgir le voile d'une charnière... Et d'une solitude littérale... Côté court, la scène franchit le flot des mots. Côté jardin, le fanal d'un théâtre vide s'éclaire dans la nuit.... Préservé.... Ouvert... Sur la distance et son origine. Plus loin.... Au fil de cet égarement subtil, on touche des yeux le sillage de cet exil, la juste dignité arrachée au corps de ce monde... D'apparaître en écho devant ce miroir sans tain...La rumeur du piano noir de Glenn Gould s'égare sur le fil de cette infinie fureur de vivre... Interprété par Redjep Mitrovitsa Fabrice Dugied-Christophe Ramparany . © Camille Rochwerg autour de la lecture première mai 2002 de Glenn by Gould
NORMALEMENT normalement Je demande grâce a l'acharnement Normalement un viol cela se tait ... Normalement..... Comment laisse t'on si évidemment un homme s'acharné a raconter une histoire un acte si troublé de solitude. dans la représentation de Normalement interprêté par Redjep Mitrovitsa. Comment traiter de l'enfermement... CR Sans date.
DE BEAUX LENDEMAINS UN LIEU SIDÉRAL
JEAN GENET REDJEP MITROVITSA
LOIN TRÈS LOIN, JUSTE AVANT LA NUIT, JUSTE UN LIEU DE PRIÈRES QUI FONT ET DÉFONT LA SOURCE DES MOTS, justes éclairés, Redjep Mitrovitsa serti de feu franchit les textes de Jean Genet. Ces écrits trempés de sexualité de grandeur de fougue et avide d'un recommencement renaissent sous l'éclat d'un merveilleux comme une prière d'insister, sur le secret de l’hymne de la parole.
Sans se disjoindre d’un écart. L’obscurité et l’ombre furtives d’un détour silencieux laisse apparaître ce qu’il nous reste de la « Parole Donnée ». Indécente - Impudique libérant une multiplicité intime. Pour l'éviter et sublimer la conscience de ... Laisser effleurer d’autres sillages que l’imparfait des mots en sillons de silences. Justes éclairés à la rencontre d’une chambre de larmes d’amour. C’est peut-être ce qui se perçoit aux abords de la nuit et que je crains que tu n'entendes…… En extraits de lecture de Jean Genet Paris en toutes lettres Couvent des Récollets Redjep Mitrovitsa © Camille Rochwerg Juin 2010
AINSI S'AVANCE DE SANG ET DE LUMIÈRE
DANS LES CIRQUES DE PIERRE OÙ LA CORRIDA EST UNE DANSE ET LE TORÉRO UN PRINCE... Le timbre d'une voix qui se détache d'une fine couche de peinture plus ancienne... La main, le geste, ce signe d'un relief qui abrite parfois une voix usée par son absence,et qui sèche de poussière dans la gorge... Habitée de silence et de prières, il faudrait épurer toute respiration... Je veux dire risquer... De glisser les yeux fermés sur ce vertige d'un désastre longtemps imminent... De franchir cette voix exposée au regard des autres, pire d'être touchés... Prudemment la voix s'accentue en dehors des limites...La pâleur de l'arène insuffle son pigment... "L'arène, nous dit le dictionnaire, est l'aire sablée d'un amphithéâtre, d'un cirque, elle est l'espace par excellence où se joue une mise en jeu... L'espace en vue de contenir un destin, une action, un spectacle qui prend fin la plupart du temps par une mise à mort... L'espace est clos, il est cirque, circonférence... L'arène contient et contraint, elle est contour par la netteté de son bord, accentuée par le soleil..." L'ombre et la lumière préservent cet homme du silence qui nous instruit de sa confiance... NIJINSKY est là, assis sur sa chaise immobile, comme un aveugle qui perd sa trace, qui s'éloigne enfin de la scène... Et puis sa main décrit la partition cachée, saccadée comme un geste qui revient, une dernière fois... Pour laisser fuir une course haletante... J'allais m'endormir et son sang m'a réveillé... Loin de l'impudeur d'un siècle accroché à ses racines, l'instant qui suit recueille les bruissements et les plaintes du noir d'où l'on rencontre parfois un enfant des cendres... Sur ses lèvres l'éblouissement écarte cette ombre rythmée par quelques arrêts, juste le temps de reprendre son souffle... Il s'approche un peu plus, il touche son haleine... NIJINSKY dicte tous ses gestes comme une vieille horloge qui pourrait cesser de battre. Il inonde son envol et, les yeux fermés, poussé par une dernière force... Ligne toujours oscillante, il préserve ce langage qui sauve le rire et rassemble ses partitions abandonnées sur un pupitre... Regarde, c'est ainsi qu'il fait connaissance de l'immensité. Il appartient à un monde où nul ne réussit à entrer. Sur lequel la presse elle-même garde prudemment le silence... Il y a des cirques de vie tachés d'encre noire... Il y a une sortie de secours qui conduit à la mer où la sagesse est une danse et NIJINSKY un prince... Il y a l'insécurité... je hasarde une explication, écrire c'est peut-être ce qu'il nous reste...Quand on est chassé de la parole donnée..." J. Genet Il était entré l'un des premiers dans ce silence... Le silence d'un homme tout entier, il était surtout difficile de rester insensible... Lettre adressée à Redjep MITROVITSA © Camille Rochwerg le 27 Janvier 1995