THÉATRE Montfort Nuit D'équilibre
DÉSEMPARER D'ÊTRE
Sur le plateau Pierre Maillet ouvre les limites étroites de ces chambres de vies qui portent le silence de la mort. Frontière aveugle et mutante, ces êtres se révèlent être la grâce suspendue de traverser toute indifférence. Transmis au travers de l'œuvre de Fassbinder, cette pièce s'adresse avec lucidité et sagacité sur une nuit festive débordée. Le miroir sans tain de ces multiples reflets inscrit là une scénographie des années cinquante, grave l'inscription d'une femme en cellophane, dévoile ces rideaux bleu pétrole si brillants et ces murs de cuisine couleurs fleurs de papier. Aux heures sombres des bordels et dans cette gravité lumineuse, la nuit sur son épaule, il est venu parler de cette absence inévitable de chercher quelqu'un. Dans l'intimité du spleen et sur ce flux incessant de ces regards-là, croisés, exposés qui se touchent, qui se fuient. Qui se débordent. L'instinct dénudé d'un désastre percute le bruit de ces peurs nocturnes, se frottant aux lueurs d'alcool, de désirs et de désamour. Se déjoue la déraison. Se déflore le délire. Se dégrise le vertige. Et ce qu'il en reste. Ils sont l'effacement de ces impossibles traces d'un monde politique et social dont il défendait cette fissure d'écrire, cette passion filmée démesurée de la perte. Vers l'épure et la simplicité de retenir nos larmes et nos rires. Cette invasion des larmes, cette passion des solitudes dans le désordre de toute vie humaine. Personne ne sait. Personne ne connait l'imposture de l'amour, le chantre dévoré d'une plénitude qui s'infiltre sur le rêve et la terreur. Ici s'éventrent le bonheur et l'impatience d'un adieu sur ces fumées rougissantes. Si explosives de s'emparer de rester vivants. © Camille Rochwerg le 7 Juin 2022. De Rainer Werner FASSBINDER À PIERRE MAILLET Le Bonheur (N'est pas toujours Drôle) Trois scénarios de Rainer Werner Fassbinder Le droit du plus fort / Tous les autres s’appellent Ali / Maman Küsts s’en va au ciel adaptation et mise en scène Pierre Maillet avec Arthur Amard, Valentin Clerc, Alicia Devidal, Luca Fiorello, Pierre Maillet, Marilu Marini, Thomas Nicolle, Simon Terrenoire, Elsa Verdon, Rachid Zanouda Texte français Alban Lefranc Adaptation Pierre Maillet et Fabien Spillmann Assistanat à la mise en scène Luca Fiorello création lumières Bruno Marsol création son Pierre Routin création costumes Zouzou Leyens création perruques et maquillages Cécile Kretschmar scénographie Nicolas Marie régie générale Thomas Nicoll
FASSBINDER PIERRE MAILLET Le Bonheur (N'est pas toujours Drôle)
VIOLENCES» «D’UN COUVRE FEUX QU’EST CE QUE C’EST QUE CE CIRQUE D’IMPUISSANCE QUI nous informe, de la séparation... Qu’est ce que c’est cette pénétration du vide, cette peur des faux semblants, d’une illusion à vivre. Cette désinvolture d’aimer. QU’AVONS NOUS ENSEMBLE À PARTAGER? NOTRE VISAGE, dans le silence des prières devant les subventions aux malades, épuisant les maladies infectieuses affectives, affectés au Crématorium du Père Lachaise. Un nouveau testament du chuchotement et du mensonge, le seul endroit ou il est indiqué de ne pas sourire alors pour quelques heures nous inventons nos larmes suivi de nos mains avant de disparaître. QU’EST CE QUE C’EST QUE CETTE VILLE TRAVERSÉE D’ÊTRE ENVIE DANS L’ATTENTE DE CE TOUR DE MAGIE qui d’un seul coup déploierait L’HISTOIRE... 50 ANS d’AMOUR frôlent LES REMPARTS D’AVIGNON, pour assouplir, épaissir les mystères, et intercepter dans ce labyrinthe TOUTES LES RÉVÉRENCES... À FORCE D’ENGLOUTIR LES MORTS... «ALAIN CUNY Dépouille encore les Hommes dérangeants... Passant sa vie à tenter de NAÎTRE ... Ce qu’il était appelé à ÊTRE... A la vérité LUI MÊME et cependant rien qu’une image pour les AUTRES»... DERRIERE... LA PERSISTANCE ET L’EXIGENCE DE SA VIE QUI FROLE LE RISQUE DE SE DETRUIRE... DIDIER-GEORGES GABILY «parlait de l’essentiel et de ce qui nous était vain... Du silence de Hölderlin.» EN COULISSES... Il réinterroge cette langue interne suffocante d’un monde qui semble parfois nous échapper. Son théâtre était cette rumeur. Ne pas s’abstenir des mots. L’EXODE INSCRIT CE VISAGE rencontré ce matin 22 Rue BRUANT ET NOUS LAISSE BRILLER DANS CE MONDE INOUÏ EN DANGER DE TRAHIR L’INESSENTIEL... DESSINE MALADROITEMENT CET INSTANTANÉ... PLUS LOIN ENCORE FRAGILE ces voyageurs en escale sur des plateaux de lumière... DEVENUS PASSANTS IMMOBILES . CRÉATISENT... DANS UNE VILLE INCONGRUE QUI ATTEND SON CIRQUE... DE CETTE GRANDE FÊTE, on s’efforce pourtant de réunir LES SIMPLES, LES FIDÈLES, LES ILLUSIONNISTES. ON CÉLÈBRE LES SANCTUAIRES de ces grands prêtres de l’ART, pantins mécaniques afin d’appréhender ces planchers de bois ou gesticulent de grotesques escargots fatigués de suivre leurs traces... ON LES RETROUVE... ACCROCHÉS... SUSPENDUS... APPUYÉS... INAUGURÉS... INTITULÉES « JE SUIS L’INAPTITUDE A PLAIRE ET EN MÊME TEMPS « ILS SEMBLENT SURGIR DE L’IMPERFECTION... «LA BEAUTÉ COMME UNE FORME DE RACISME. L’être beau est souvent supérieur et l’on respecte plus les beaux que les laids. Et La respectabilité est une forme d’hypocrisie... ALORS QUE PENSER DE LA BEAUTÉ SI ELLE N’EST PAS SUIVIE D’INTELLIGENCE CEPENDANT SI L’INTELLIGENCE HUMAINE FAISAIT DU BRUIT ON NE S’ENTENDRAIT PLUS PARLER « L.R. IL Y A CEUX QUI SE CRISTALLISENT en face du mal dans la fragilité d’une carrière déjà tracée. IL Y A CEUX QUI ATTENDENT ancrés dans cette limite de fin de siècle... D’ÊTRE INVITÉS PROVISOIRES pour sortir de l’isolement... DES HOMMES IVRES D’INDIFFÉRENCE... IL Y A CEUX QUI SE DESTINENT A PERDRE le bon goût et la distinction qui ont façonné leurs légendes, certes élégants ils s’apprêtent à quitter la piste destinée à s’embarquer... DANS LE CONTREBAS de ces murmures se glissent l’intention seulement D’ÊTRE HUMAIN... DEVANT LA VIE... UNE ENVIE PURE... JE QUITTE CE BOULEVARD DES MERVEILLES... CES CARROSSES QUI ME CONDUISENT... SOUS LES TILLEULS, OU J’AIME PROFITER DE L’OMBRE... OU JE SUIS TENTÉ DE VIVRE. L’HORIZON SE DÉGAGE SUR LE CHEMIN MUSQUÉ, DES PRINCES ET DES PRINCESSES DONT LES FLANCS TIRENT SUR LE NOIR. NE RESTONS PLUS CRISPER SUR LA QUALITÉ DE L’AIR ET DE LA CRÉATION... «UN AMENDEMENT SERAIT PRÉVU PAR L’ASSEMBLÉE NATIONALE SUR LA GRATUITÉ DES TRANSPORTS EN CAS DE DÉPASSEMENT DES SEUILS DE POLLUTION». UN INSTANT SEULEMENT LAISSONS NOUS EMBARQUER SUR LES CROUPES du COQ du COCHON, de L’ANE et du MULET... POUR DÉRIVER VERS DES DESTINATIONS MYTHIQUES... «LAISSEZ DONC, Ô INVITÉS DU LIEU QUELQUES SIÈGES LIBRES POUR LES HÔTES, QU’ILS VOUS DONNENT LECTURE DES CONDITIONS DE LA PAIX AVEC LES VIVANTS AU DERNIER SOIR SUR CETTE TERRE» M DARWICH LES RAPACES SONT DE RETOUR ... Texte en extrait de M.DARWICH. édité dans le livret de «GIBIERS du TEMPS» de Didier-Georges Gabily un triptyque présenté au théâtre de Gennevilliers en Décembre 1995 SUIVI D’UN HOMMAGE à ALAIN CUNY. Adressé par © Camille Rochwerg le 23 AOUT 1996 Didier Georges Gabily 41 ans était Dramaturge, Auteur et Metteur en scène de ses écritures publiées aux éditions ACTES SUD.